
Comment les principales technologies de rupture aident-elles les fabricants à mettre en place une chaîne logistique intégrée
Qu’il s’agisse de semi-conducteurs, d’équipement biomédical, d’automobiles ou d’emballages, les fabricants de tous les secteurs sont aux prises avec d’importants défis en matière de chaîne logistique. Le manque de main-d’œuvre qualifiée, la pénurie de matières premières ou de composants clés, le manque de visibilité en ce qui a trait au cycle de vie des commandes et le manque de fiabilité ou la surcharge de l’infrastructure sont parmi les principaux problèmes qui affectent les fabricants. Par conséquent, les chefs de file du secteur reconnaissent le besoin de solutions qui peuvent accroître l’efficacité de la chaîne logistique et aider les fabricants à prendre des décisions éclairées sur tous les aspects, de la planification des ressources à la logistique.
Il n’est donc pas surprenant que des fonds soient alloués à des jeunes entreprises axées sur la technologie afin d’améliorer la transparence de bout en bout et d’autres problèmes de la chaîne logistique. En fait, les recherches effectuées par CB Insights révèlent que les jeunes entreprises dans le domaine de la chaîne logistique et de la logistique ont déjà amassé 12,47 milliards de dollars en 2019, ce qui les met sur la voie de dépasser les totaux de 2018. La robotique, l’intelligence artificielle (IA) et les technologies de la science des données figurent parmi les domaines qui attirent des investissements importants.
Mais comment les fabricants tirent-ils parti de ces technologies pour résoudre les problèmes de la chaîne logistique? Pour aider à répondre à cette question, Panasonic Corporation of North America a commandé une étude sur la façon dont les technologies de rupture affectent et transforment des secteurs entiers. Le rapport examine de près les technologies clés adoptées par les principaux décideurs du secteur de la fabrication et examine comment ces technologies sont appliquées pour accroître l’efficacité et stimuler la croissance.
Où les fabricants investissent-ils?
Dans tous les secteurs, une constatation se dégage : les entreprises agissent avec un sentiment d’urgence en ce qui concerne l’adoption des technologies de rupture. Les dispositifs mobiles, les applications et l’infonuagique sont les technologies les plus couramment adoptées, la grande majorité des entreprises interrogées se fiant déjà sur elles. L’Internet des objets (IdO) et les énergies renouvelables se sont également classés en haut de la liste.
Mais le secteur manufacturier a ses propres priorités :
- Les entreprises manufacturières s’intéressent particulièrement à la robotique, et peut-être plus important encore, aux logiciels puissants et robustes nécessaires pour maximiser leurs capacités.
- Les chefs de file de la gestion de la chaîne logistique investissent également dans les matériaux de pointe et l’impression 3D, qui peuvent avoir une incidence sur les produits et les procédés. L’impression 3D a déjà permis aux fabricants de produire rapidement des prototypes très précis pour une fraction du coût associé aux méthodes traditionnelles.
- L’IA, l’apprentissage automatique et l’IdO connaissent une intégration rapide dans l’espace logiciel de la chaîne logistique. L’IA est utilisée pour prédire les défaillances des machines, recommander des calendriers d’entretien et améliorer le contrôle de la qualité.
- L’intention d’adopter des véhicules autonomes dans un avenir rapproché est exprimée par deux entreprises de logistique sur cinq, de loin le plus grand nombre de tous les secteurs étudiés.
Les technologies s’efforcent de personnaliser l’expérience des clients interentreprises
Dans la chaîne logistique, l’une des tendances les plus importantes découlant des technologies de rupture est la personnalisation accrue. Parmi les entreprises de la chaîne logistique intégrée ayant fait l’objet de l’étude, neuf sur dix estiment que la personnalisation de la façon dont elles interagissent avec leurs clients est importante pour leur réussite future. Bon nombre d’entre elles ont déjà entrepris des démarches à ce niveau, et trois répondants sur quatre affirment qu’ils auront entièrement personnalisé leurs interactions avec les clients d’ici cinq ans.
Mais que signifie exactement la « personnalisation » pour ces entreprises? Il peut s’agir de différentes choses. Les entreprises qui considèrent la personnalisation comme une simplification de l’engagement avec les clients sont deux fois plus nombreuses que celles qui la considèrent comme une personnalisation des services et des offres proposés. De plus, les fabricants réalisent enfin que leurs clients interentreprises sont des êtres humains ordinaires qui font des achats sur Amazon et eBay, et qui sont habitués à une expérience numérique de consommation.
En réponse à la demande des clients pour des expériences similaires à celles qu’ils aiment en tant que consommateurs, les secteurs de la logistique et de la fabrication créent des interactions plus simples avec leurs clients interentreprises grâce à des applications mobiles et à des plateformes de commercialisation numérique qui reflètent les expériences des consommateurs tout en soutenant mieux les stratégies de vente multicanaux.
Logiciel d’automatisation : la clé de la simplification
Pour atteindre le niveau d’engagement personnalisé souhaité, les décideurs de la chaîne logistique intégrée savent qu’ils doivent simplifier les opérations et mieux intégrer les données entre les canaux et les points de contact. Il n’est pas surprenant de constater que les entreprises affirment que les logiciels d’automatisation qui simplifient les processus représentent le domaine où elles profiteraient le plus de l’innovation.
Ces entreprises considèrent l’automatisation comme la clé pour faire face à de nombreuses frustrations quotidiennes, dont :
- La saisie manuelle des données sujette à l’erreur humaine et au retard accumulé
- Le manque de communications fluides entre les intervenants de différentes parties du cycle de vie des commandes
- Les marchandises livrées en retard ou au mauvais endroit
- Les systèmes d’information de gestion non synchronisés
Regard vers l’avenir
Outre les logiciels d’automatisation, les entreprises s’intéressent à de nombreux autres domaines dans lesquels des technologies de rupture pourraient leur être bénéfiques, notamment l’intégration de capteurs IdO dans les systèmes de la chaîne logistique (66 %) et l’intégration d’un plus grand nombre de robots dans les opérations (61 %).
L’intelligence artificielle demeure un domaine d’intérêt majeur tout au long de la chaîne logistique. Près de trois répondants sur cinq pensent que leur entreprise bénéficierait d’un apprentissage automatique qui prédit les tendances et les comportements. Et 45 % d’entre eux s’attendent à ce qu’elle joue un rôle indispensable ou important au sein de leur entreprise ou secteur d’ici 2025.
Compte tenu de cet incroyable investissement dans la technologie et des progrès générés, certains prétendent que la technologie pourrait remplacer les humains dans la gestion de la chaîne logistique. Un article récent du magazine Harvard Business Review posait la question suivante : « Il n’est pas difficile d’imaginer un avenir dans lequel les processus automatisés, la gouvernance des données, l’analytique avancée, les capteurs, la robotique, l’intelligence artificielle et une boucle d’apprentissage continu réduiront au minimum le besoin d’humains. Mais lorsque la planification, les achats, la fabrication, l’exécution des commandes et la logistique sont largement automatisés, que reste-t-il aux professionnels de la chaîne logistique? »
Ce qui est clair, c’est que ce sont les ingénieurs et les gestionnaires qui sont capables de mettre à jour leurs compétences et leurs processus qui dirigeront les centres de fabrication de demain.