A highway stretches into the distance

Des partenariats publics-privés-philanthropiques qui favorisent l’essor des technologies liées à la conduite

Il y a plus d’une cinquantaine d’années, le président Dwight D. Eisenhower a signé la Federal Aid Highway Act (1956), qui a été le coup d’envoi de l’effort de construction d’un réseau national d’autoroutes inter-États. Conçu pour créer des liaisons interurbaines entre les grandes villes du pays, le plan s’est avéré un projet colossal étalé sur plusieurs décennies et qui a mené à la construction de près de 65 000 kilomètres d’autoroutes. Le gouvernement fédéral a assuré la quasi-totalité du financement et les différents États le 10 % restant.

Nous voyons rarement de nos jours des projets de travaux publics d’une telle ampleur, en partie en raison de la réticence ou encore de l’incapacité des gouvernements d’utiliser les fonds publics pour financer de grands projets d’infrastructure aussi ambitieux. Il nous faut donc envisager de nouveaux modèles de financement et de gestion pour ce genre de grands déploiements.

Le financement des routes de l’avenir

Le partenariat public-privé-philanthropique est une des solutions qui retiennent de plus en plus l’attention. Dans le cadre de ce modèle, un organisme gouvernemental et un organisme sans but lucratif se partagent la responsabilité du financement d’un projet. Les deux organismes trouvent parfois un partenaire du secteur privé, qui sera chargé de l’exécution des travaux. Ce mélange de fonds publics, de capital philanthropique et de compétences et d’efficiences du secteur privé procure une manière novatrice de s’adapter à l’évolution des besoins en transport à l’échelle du pays.

Les organismes gouvernementaux sont chargés d’assurer la sécurité des citoyens et de favoriser leur bien-être, mais ils souffrent souvent d’une certaine aversion au risque. Les organismes de bienfaisance voulant s’attaquer à des problèmes sociaux ou sociétaux, de leur côté, ont plus de flexibilité lorsqu’il s’agit de mettre à l’essai des solutions radicalement nouvelles et encore peu connues. Il est facile de voir tout le potentiel de ces partenariats lorsque ces deux types d’organismes se donnent le même objectif.

En s’unissant pour concrétiser leur vision commune, les gouvernements et les organismes de bienfaisance ont la possibilité de se donner les moyens de mettre à l’essai des idées audacieuses et novatrices, sans exposer les fonds publics à un risque excessif. Cette approche a deux avantages : elle procure une autre source de financement pour les projets de travaux publics, et elle procure une démonstration de faisabilité qui aidera le partenariat à trouver d’autres sources de financement.

Par ailleurs, une caractéristique particulièrement intéressante de ces partenariats est qu’ils ne sont pas condamnés à disparaître en fonction des changements de gouvernement. Souvent, les élections et les changements au sein du pouvoir exécutif sont une source d’incertitude quant à l’avenir d’un projet de travaux publics. Les partenariats publics-privés-philanthropiques atténuent ce risque jusqu’à un certain point en assurant une réalisation du projet qui ne dépend pas des ressources gouvernementales.

Panasonic s’associe à The Ray et au ministère des Transports de la Géorgie

La Géorgie nous donne un exemple concret du fonctionnement d’un partenariat public-privé-philanthropique et de son effet positif sur la vie des gens. Lorsque le ministère des Transports de la Géorgie (GDOT) a voulu lancer un programme pilote de routes intelligentes et de technologie des véhicules connectés, il a fait appel à un partenaire enthousiaste, l’organisme The Ray.

Nommé en l’honneur d’un pionnier de la durabilité industrielle, Ray C. Anderson, The Ray est un tronçon d’un peu moins de 29 kilomètres de l’autoroute 85 dans le comté de Troup, en Géorgie, à mi-chemin entre Atlanta et Montgomery, en Alabama. Le tronçon sert de laboratoire à ciel ouvert pour mettre à l’essai des solutions qui ont l’ambition de réinventer le concept de l’autoroute au moyen de technologies qui favorisent une conduite intelligente, sécuritaire et durable. The Ray et le GDOT ont entrepris de mettre en œuvre un projet d’écosystème de données liées aux véhicules qui leur permettrait de concrétiser leur vision commune d’une amélioration de la mobilité sur les routes de la Géorgie. Les deux organismes sont partenaires à part égale en matière de financement du projet. L’Administration fédérale des autoroutes (FHA) prend également à sa charge une partie des coûts.

Le GDOT et The Ray ont choisi Panasonic comme partenaire technologique pour les besoins de la mise en œuvre de l’écosystème de données de la technologie V2X (« véhicule vers tout »). La plateforme de gestion de données CIRRUS de Panasonic donnera un aperçu en temps réel des conditions routières sur le tronçon. Pendant cet essai qui servira à établir la faisabilité, le GDOT sera en mesure de détecter et même peut-être d’anticiper les problèmes en quelques secondes, puis d’affecter des ressources pour procéder à une déviation de la circulation qui permettra d’atteindre des objectifs importants comme prévenir des incidents et sauver des vies.

Les avantages de la technologie V2X

Pour améliorer la sécurité routière, les propriétaires d’infrastructure doivent avoir le plus d’information possible sur les incidents. Ils doivent notamment déterminer comment, quand et où des incidents surviennent. Il y a peut-être un virage où 70 collisions se sont produites pendant l’année, ou il y a peut-être une zone où l’hydroplanage est fréquent en cas de crue soudaine. Avoir ce type de renseignements en temps réel peut aider à atténuer des situations dangereuses et des embouteillages, et c’est justement ce qu’offre la technologie V2X.

La prochaine génération de la technologie V2X a été conçue pour fonctionner de concert avec les systèmes des véhicules pour réduire le nombre d’incidents liés aux distractions au volant ou aux conditions routières dangereuses. Comme les constructeurs automobiles font de plus en plus d’investissements dans la technologie des véhicules autonomes et connectés, les organismes de transport peuvent mettre en place l’infrastructure qui jouera un rôle crucial au sein de ce futur écosystème de communication. Lorsque les véhicules dotés de ces technologies « connaissent » la position des autres véhicules et les conditions routières, il est possible d’offrir aux usagers de la route un niveau supérieur de sécurité et d’efficacité.

La plateforme V2X CIRRUS de Panasonic permettra au GDOT de tirer parti des données en temps réel et propres à un emplacement recueillies par des dispositifs en bordure de route. Les véhicules connectés recevront des renseignements sur la circulation et les conditions routières sur le tronçon. Grâce à la capacité d’intervention immédiate en cas de problèmes routiers, ou même de prévention des problèmes avant qu’ils ne surviennent, le GDOT sera à même d’améliorer la sécurité, de réduire l’encombrement de la circulation, de réduire les durées de déplacement et de limiter les émissions de CO2.

Des pionniers en matière de transport intelligent

En mettant en œuvre ce programme pilote axé sur les véhicules connectés, la Géorgie vient grossir les rangs d’un petit groupe d’États avant-gardistes qui ont décidé d’être les pionniers des initiatives de transport intelligent.

En 2016, le ministère des Transports du Colorado a annoncé un partenariat avec Panasonic visant la mise en œuvre de la technologie V2X sur un tronçon d’autoroute de près de 145 km entre Denver et Vail, une route difficile comportant des virages dangereux, des pentes raides et des conditions météorologiques capricieuses. Le projet englobait l’installation et la mise à l’essai de centaines de dispositifs V2X en bordure de route et de dispositifs V2X à l’intérieur des véhicules, ainsi que la mise en place d’un centre des opérations chargé de gérer le système à l’aide de la plateforme CIRRUS de Panasonic.

De même, le ministère des Transports de l’Utah a annoncé récemment un partenariat avec Panasonic visant la mise en place d’un réseau de données de transport qui fera appel aux technologies les plus avancées au pays, une décision qui vient en partie de la réussite de son programme pilote de véhicules connectés. Grâce à ces programmes pilotes, où la technologie V2X a servi à faciliter la transmission de données entre les feux de circulation et les véhicules de l’État, l’UDOT a été en mesure de réduire le temps d’attente aux feux de circulation des autobus et des chasse-neiges, ce qui a permis d’améliorer la sécurité sur les routes, de réduire la congestion et de rendre les transports en commun plus efficaces.

Lorsque The Ray et le GDOT ont décidé de travailler ensemble pour réduire le nombre de décès liés aux accidents routiers, ils ont choisi Panasonic en tant que partenaire du secteur privé pour leur fournir l’expertise et la technologie qui leur permettraient d’atteindre leur objectif. En tant que chef de file du domaine de la technologie des véhicules connectés, Panasonic offre une solution qui répond aux besoins du programme pilote et qui laisse la possibilité d’étendre la portée à l’échelle de la Géorgie.

C’est là une des caractéristiques les plus prometteuses du partenariat public-privé-philanthropique. Lorsque les organismes gouvernementaux, les organismes sans but lucratif et les entreprises de technologie collaborent, chacun d’entre eux contribue au processus par ses forces, ses idées et ses ressources pour atteindre plus efficacement les objectifs communs. Dans le cas qui nous occupe, The Ray, Panasonic et le GDOT, travaillant ensemble afin de concrétiser leur vision d’un réseau routier plus sécuritaire et plus efficace, seront en mesure de mettre en œuvre un programme pilote qui ne manquera pas de changer la donne pour les conducteurs en Géorgie.

Auteur(s)

Harriet Anderson Langford - Présidente
The Ray
Chris Armstrong - Vice-président
CIRRUS/V2X, Panasonic North America