
L’innovation collaborative et les règles d’engagement
Voici une expérience rapide à essayer la prochaine fois que vous participerez à une réunion ou une fête avec un groupe de milléniaux : Demandez-leur s’ils possèdent des lignes terrestres dans leur maison. Aucune des personnes à qui j’ai posé la question ne possédait de ligne terrestre. En fait, environ la moitié des adultes aux États-Unis vivent maintenant dans un foyer « sans fil seulement », selon le National Center for Health Statistics. À titre de comparaison, en 2004, la grande majorité d’entre eux avaient une ligne terrestre à la maison.
C’est ce dont il est question lorsqu’on parle de « technologie de rupture ». C’est un signe de la façon dont la technologie a récemment changé nos vies, mais ce n’est pas le seul. Un coup d’œil à l’industrie florissante du covoiturage pourrait amener un baby-boomer à se demander si ses petits-enfants seront un jour propriétaires d’une voiture.
Faire face aux changements
Le rythme des changements entraînés par la technologie, qui augmente de façon exponentielle, pousse les entreprises de toutes tailles à réfléchir à la façon d’innover. Certaines personnes associent l’innovation aux entreprises en démarrage plutôt qu’aux sociétés établies. Je ne suis pas de cet avis. L’innovation peut se produire rapidement lorsque des organisations de différents niveaux se réunissent. Ce qui importe, ce sont les règles d’engagement.
Panasonic fête ses 100 ans ce mois-ci et notre histoire est marquée par la collaboration avec des innovateurs de toutes tailles. Nos efforts en matière d’innovation collaborative vont du développement conjoint de produits et de solutions aux investissements en capital, en passant par l’incubation et l’acquisition pure et simple. À titre d’exemple, mentionnons notre travail avec Tesla, où Panasonic a conçu et réalisé conjointement la cellule de batterie cylindrique de taille 2170 pour le système de stockage d’énergie de sa voiture berline Tesla Model 3.
« L’innovation peut se produire rapidement lorsque des organisations de différents niveaux se réunissent. Ce qui importe, ce sont les règles d’engagement. » - Jeff Howell
Au fur et à mesure que les opérateurs de réseaux font évoluer leur infrastructure pour prendre en charge le service 5G, les entreprises se tournent vers un réseau d’énergie plus verte et une technologie de tours plus efficaces. Panasonic, en collaboration avec Ericsson, a commencé à mettre à l’essai le déploiement d’une solution énergie-service durable dans des centaines de sites nord-américains. La solution d’énergie évoluée, appelée « Tour verte », combine les batteries au lithium-ion et renouvelables avec un logiciel de gestion de site et d’analyse pour permettre aux entreprises de mesurer, de surveiller et de maintenir l’infrastructure énergétique.
Plus récemment, nous avons annoncé nos plans concernant BeeEdge, une coentreprise avec la société de capital de risque de San Francisco, Scrum Ventures. BeeEdge identifiera les technologies de Panasonic qui ne sont pas pleinement utilisées et créera des entreprises indépendantes pour les développer commercialement. Elle jouera également un rôle d’accélérateur en soutenant et en collaborant avec les entrepreneurs.
Partir du bon pied
Voici ce que nous avons appris de nos nombreuses années d’innovation collaborative. D’abord, ne recherchez pas la technologie. Commencez plutôt par chercher le problème que vous tentez de résoudre. Une fois qu’il est déterminé, posez-vous la question « pourquoi? » La solution se présentera alors d’elle-même lorsque vous rassemblerez les équipes. Cette approche est mise en évidence par une collaboration entre Panasonic et Pika Energy qui a mené à la création de la batterie intelligente Harbor pour résoudre les problèmes causés par le surplus d’énergie créé par les sources renouvelables.
Spectacle ou substance?
De plus, pour que l’innovation collaborative fonctionne, les collaborateurs doivent avoir une compréhension réaliste des objectifs de chacun. Ce qui peut être catastrophique, c’est la grandeur à sens unique. Les entrepreneurs peuvent être irréalistes lorsqu’il s’agit de fabrication. Comprennent-ils ce qu’il faut pour atteindre les jalons de production? Il peut être pénible de voir des entreprises en démarrage impressionner les investisseurs au départ, rater des étapes clés par la suite et se retrouver dans l’impossibilité d’obtenir des fonds supplémentaires ou de conserver leur personnel clé.
Se différencier ou mourir
Dans son ouvrage à succès commercial intitulé Competitive Strategy, Michael Porter a fait valoir qu’il y a deux façons d’être compétitif : en vendant quelque chose à un prix inférieur ou en « différenciant » un produit ou un service en le rendant plus intelligent, plus rapide ou meilleur d’une autre manière. En ce qui concerne l’innovation collaborative, une technologie différenciée que l’on peut défendre maintenant et pendant un certain temps est nécessaire. Un de mes exemples préférés : L’annonce par Steve Jobs concernant le iPhone d’Apple en 2007.
Il y a quelques années, la société d’experts-conseils McKinsey a identifié deux douzaines de technologies de rupture qui représenteraient des billions de dollars en valeur économique au cours de la décennie à venir et nous voyons une différence dans ces technologies de rupture. Panasonic est profondément engagée dans presque la moitié de ces technologies. Cela est important parce que, quand les chefs de file de l’industrie créent de nouvelles expériences, comme le passage au service 5G, l’énergie solaire résidentielle ou les véhicules électriques, il est probable qu’ils devront réunir des technologies de rupture différentes en une solution intégrée. Panasonic est spécialement qualifiée pour réunir ces technologies.
Presque par définition, les organisations établies sont réticentes à prendre des risques. Ce qui rend l’innovation collaborative stimulante est sa manière d’ouvrir la porte au succès dans une entreprise existante. Après tout, si vous ne prenez pas de risques, vous finirez par stagner, ce qui est peut-être en soi le plus grand des risques.